Auteur : Tom Ndekezi [traduction de l’anglais au français]
30 Septembre 2021
Après avoir conclu une excellente première année de fonctionnement, le Programme d'apprentissage expérimental en innovation, technologie et entrepreneuriat (ELITE) pour la jeunesse noire célèbre également une autre étape importante - l'obtention d'un financement de démarrage de presque de 750 000 $ au cours de l'année inaugurale du programme.En raison de son objectif distinct de créer des opportunités de stages d'apprentissage pratique et de formation intégrée au travail pour les jeunes personnes noires, le Programme ELITE a pu passer cette première année à bâtir une base solide pour les années à venir du programme. Ce bon départ n’aurait pas été possible sans l’appui du , qui se sont tous rassemblés pour former la base de donateurs du Programme ELITE. Bien que ce ne soit qu’un début, il est clair que l'approche unique du Programme ELITE reçoit déjà l’appui de certains des organismes de financement les plus progressistes du pays. Pour savoir pourquoi, nous avons discuté avec ces partenaires pour voir exactement ce qui distingue le Programme ELITE.
Semer une graine
Fondé en 1959, The Counselling Foundation of Canada vise à faciliter le développement professionnel des jeunes à l’échelle nationale. Faire ce travail nécessite de surveiller les programmes qui préparent les jeunes pour le marché du travail d’aujourd’hui, ainsi que soutenir les initiatives qui les préparent pour le marché de l’avenir.
« Nous souhaitons qu’en étant parmi les premiers bailleurs de fonds, nous puissions apporter des idées innovantes au système ou soutenir de nouveaux programmes qui peuvent être répliqués », dit Bruce Lawson, le président du Counselling Foundation of Canada.
L’engagement de la Fondation à rester à l’avant-garde du développement professionnel implique forcément l’action précoce, qui a été illustrée par sa volonté et son soutien du Programme ELITE, lors de sa première année de fonctionnement. Quand nous discutons des aspects clés du Programme ELITE, Lawson met rapidement en évidence ses nombreux partenariats, alliances et connexions avec la communauté noire dans son ensemble. Lawson mentionne également qu'il est impressionné par l’approche pratique du Programme ELITE pour éliminer les obstacles qui ont historiquement repoussé la jeunesse noire des milieux de développement professionnel.
« Le fait qu’ils s’agissaient de stages rémunérés était vraiment important pour nous », mentionne Lawson, en parlant de l’engagement du Programme ELITE à utiliser les fonds de manière à s’assurer que les participants du programme soient payés au cours de leurs stages. « Il existe plusieurs stages qui ne sont pas rémunérés, ce qui constitue généralement un obstacle pour toute personne issue d’un milieu socio-économique défavorisé - qu’elle soit noire, autochtone, ou appartenant à une autre communauté racialisée. »
Un bon jumelage
Bien que l’année dernière ait vu des discussions revigorées sur l’avenir du secteur du travail dans presque toutes les sphères de la société, ces discussions prenaient déjà place pendant plusieurs années chez la Fondation RBC. Plus précisément, ces conversations remontent à l'annonce du lancement de RBC Objectif avenir en 2017, un engagement de 500 millions de dollars sur une période de 10 ans, conçu pour aider les jeunes à s'adapter aux exigences d'un marché du travail en constante évolution. En reconnaissant l’écart entre la formation de compétences que recevaient les jeunes et les attentes d’un marché du travail qui devient de plus en plus technocratique, automatisé et globalisé, RBC Objectif avenir cherche à réunir « les jeunes personnes avec des leaders communautaires et des partenaires à travers le secteur privé et public pour les aider à se préparer pour l’avenir du monde du travail. » Même si des changements, tels que la pandémie, ont certainement modifié les projections sur ce à quoi pourrait ressembler l’avenir du marché du travail, l’initiative « Objectif avenir » est toujours aussi stable qu’il clôture la quatrième année de son mandat.
« Objectif avenir est suffisamment vaste pour englober plusieurs choses », dit Jerilynn Daniels, directrice générale, du département de Marketing communautaire et de la citoyenneté pour RBC en Alberta et dans les territoires. « Nous avons annoncé notre engagement envers Objectif avenir bien avant la pandémie et il se poursuivra jusqu’en 2027. Sachant qu’il s’agit d’un engagement de 10 ans, nous continuerons à faire des recherches sur l’avenir du travail. »
Pour atteindre cet objectif visionnaire, il faut également trouver des programmes qui sont alignés de la même manière, ce qui est exactement ce que RBC Objectif avenir a vu dans le Programme ELITE.
« Les trois champs d’intérêts principaux sont : le développement de compétences du 21e siècle, aider les jeunes à agrandir leurs réseaux, et leurs offrir des opportunités d’apprentissage intégré au travail. Ces trois champs sont entièrement englobés dans le Programme ELITE », dit Daniels. « L’accent supplémentaire mis sur le fait qu’il s’agit de jeunes PANDC [personnes autochtones, noires et de couleur] ne fait que le rendre meilleur ».
En plus de fournir un soutien financier, RBC Objectif avenir s'est également associé au
Programme ELITE pour offrir aux participants du programme des séances de littératie financière dans le cadre des activités sur l’entrepreneuriat du Programme ELITE. Tout cela fait partie du désir de RBC Objectif avenir d’aider les jeunes à s’épanouir non seulement comme des stagiaires du programme, mais aussi pour s’assurer qu’ils possèdent les compétences dont ils ont besoin pour devenir des acteurs de changement.
« Nous espérons que le Programme ELITE sera une formidable rampe de lancement pour ces jeunes qui ont l'opportunité d'être les premiers à participer à ce programme et à vraiment aider à le façonner », dit Daniels. « Étant donné qu’il s’agit d’un programme pilote, le résultat est toujours un peu différent du début. Ainsi, nous espérons, comme tous nos programmes que nous finançons, que ceci sera une longue relation et que ce programme s’agrandira et aura un impact sur de nombreux jeunes PANDC. »
Niveler le terrain de jeu
Dès le début de la pandémie, il est devenu évident que ce qui était initialement considéré comme un égaliseur aveugle mettait plutôt en évidence les inégalités sociales préexistantes.
Pour le Centre des Compétences futures, identifier le problème était une première étape positive, mais il était ensuite temps d’agir. « Nous avons voulu explorer des moyens concrets de traiter et d’atténuer les effets d’une reprise en forme de K à la suite de l’impact économique de la pandémie », dit Pedro Barata, le directeur exécutif du Centre des Compétences futures.
La reprise en forme de K dont Barata fait référence est un concept économique qui décrit des taux de reprise variables dans différentes parties de l'économie à la suite d'une perturbation généralisée. Par exemple, bien que la plupart des secteurs de l'économie aient subi des pertes à la suite de la pandémie de COVID-19, les secteurs - ou les individus - qui sont entrés dans la crise avec de plus grands réservoirs de ressources sur lesquels se rabattre ont pu se reprendre plus rapidement que ceux avec moins de capital social et de ressources financières. Les acteurs favorablement positionnés ont même, dans certains cas, pu profiter d’avantages, tels que des taux d’intérêts plus faibles et constituer leur richesse au fur et à mesure que la pandémie progressait, malgré les conséquences globales sur l’économie. Inversement, les secteurs et les individus qui étaient en difficulté avant la pandémie étaient susceptibles d’avoir les mêmes problèmes lors du déclin économique, avec leurs situations qui s'aggravaient souvent avec les marchés du travail n’ayant plus besoin de leurs compétences. Un tel phénomène peut être représenté graphiquement pour révéler une trajectoire en forme de K qui, en termes simples, voit les riches s'enrichir et les pauvres s'appauvrir.
Cette distribution a alarmé les gens au Centre de Compétences futurs, et en réponse, ils ont cherché des moyens de remédier aux dommages économiques de la pandémie et d’améliorer les perspectives d’avenir des gens en finançant 64 nouveaux projets innovants.
« L'objectif de l'ensemble des 64 projets de préparation à affronter l’adversité est de préparer la main-d’œuvre aux opportunités et aux emplois de l'avenir. Ces projets visent à explorer et à démontrer l'innovation en matière de compétences », dit Barata. « Les projets s’efforcent de naviguer dans le changement, d’envisager le futur, et d’aider tous les Canadiens, en particulier ceux confrontés à diverses barrières d’embauche, à développer les compétences et la résilience nécessaires pour prospérer dans la main-d’œuvre d'aujourd'hui et de demain. »
Parmi ces 64 projets sélectionnés par le Centre de Compétences futures dans le cadre de leur programme « préparer l’avenir du travail à affronter l’adversité » figurait le Programme ELITE. Le Centre de Compétences futures se rend compte que l'atteinte de son objectif de préparer les Canadiens de tous les horizons pour l'avenir du travail nécessite une approche ciblée. Par conséquent, près des deux tiers des projets ciblent des populations spécifiques et les obstacles qui les empêchent de profiter pleinement de l'économie participative.
Barata a également souligné l'importance de la formation pratique, qui est au cœur de l'approche d’apprentissage intégré au travail du Programme ELITE.
« Nous espérons qu’il [le Programme ELITE] servira de nouveau modèle qui mettra en valeur les collaborations entre les partenaires institutionnels (le gouvernement, les employeurs, et les universités) ... Les nouveaux modèles de développement des compétences devraient permettre une meilleure intégration dans le recrutement, la formation et l’éducation, l’emploi et un soutien complet pour assurer la réussite. Il ne s'agit pas seulement des compétences, il s'agit de soutenir les gens sur les nombreux autres facteurs qui les aident à réaliser leur potentiel. »
Ce travail a été soutenu par The Counselling Foundation of Canada ; la Fondation RBC ; Centre des Compétences futures ; le programme Emplois d'été Canada du Gouvernement du Canada ; et l’Université de l’Alberta.